Le self-care est aussi une invitation à un mode de prise de soin collective, au-delà de l’individualisme qui nous rattrape. Prendre soin de soi revient à prendre soin de nous, de notre communauté, exposée et aussi vulnérable aux mêmes oppressions.
Décoloniser l’amour
J’ai aujourd’hui choisi de ne plus relationner avec les hommes blancs. Ils reflètent toutes les oppressions et traumatismes que j’ai subi mais choisi de combattre. Ne vous méprenez pas, un amour décolonial n’est pas un amour racialement exclusif. L’amour décolonial selon moi, est un chemin : celui de réapprendre à s’aimer soi-même après les traumatismes coloniaux intériorisés, celui de réapprendre s’aimer entre-nous, adelphes et de pouvoir aimer un·e autre dans un respect mutuel.
Mon corps, cet objet sexuel
À toutes ces représentations nocives, je vous emmerde. La femme asiatique au physique unique et réplicable n’existe pas. Moi par contre, j’aimerai bien exister un jour.
J’étais pendant 8 ans avec un homme atteint de « fièvre jaune »
Lorsque nous nous promenions, lorsque nous faisions les courses, dès qu’il y avait une femme ou groupe de femmes asiatiques, il ne pouvait s’empêcher de les regarder. Cela me mettait extrêmement mal à l’aise. Il m’a fallu des années avant de pouvoir lui en parler.
Masculinité asiatique, sous-sexualisation et invisibilité
Jamais valorisé, donc jamais rendu désirable. Je disparaissais donc naturellement des choix, même seconds, j’étais hors-jeu, j’étais invisible.
De l’invisibilité à la fétichisation, d’une violence symbolique à une autre
Je suis passée de l’invisibilité à l’hypersexualisation sans zone intermédiaire.
Je ne sais pas ce qui est le pire.
Quand le sexisme est doublé de racisme, ça fait deux fois plus mal, peut-être plus.
Témoignage – fétichisation
Je n’ai pris conscience que tardivement d’une autre forme de racisme qu’est la fétichisation à l’égard des corps des femmes asiatiques.